Sucre Des prix plus hauts en 2018-2019 ?
La Commission européenne confirme la hausse de la production de sucre et donc des exportations en 2017-2018. La production pourrait baisser pour la prochaine campagne permettant de relever le niveau des prix.
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Selon les estimations de la Commission européenne, la production sucrière de l’UE en 2017-2018 s’établit désormais à 21,1 millions de tonnes, soit 24 % de plus que la moyenne des cinq dernières années, grâce à une hausse de bons rendements betteraviers et à une teneur élevée en sucre.
2,5 fois plus d’exportations que l’an passé
Une part importante de cette production est destinée au marché mondial : à la fin d’avril 2018, près de 2,2 millions de tonnes de sucre avaient été exportées, soit plus de 2,5 fois les exportations de la même période l’an passé. Les exportations devraient atteindre 3,2 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation 2017-2018, tandis que les importations diminuent et sont estimées à 1,2 million de tonnes d’ici la fin de la campagne de commercialisation (septembre 2018).
Les prix à la baisse en 2017-2018
Les grandes cultures de canne à sucre en Inde et en Thaïlande ont encore accru la disponibilité du sucre sur le marché mondial, ce qui a exercé une pression supplémentaire sur les prix mondiaux du sucre. Le prix mondial du sucre blanc était de 282 €/t en mai 2018, tandis que le prix du sucre blanc de l’UE a chuté à 368 €/t. Ces niveaux sans précédent sont inférieurs au prix de référence de 404 €/t.
La baisse des prix résulte en partie de l’offre excédentaire mondiale, mais aussi de l’abolition des quotas de production de l’UE. Malgré un alignement accru sur les prix mondiaux, l’écart entre les prix de l’UE et les prix mondiaux est resté autour de 80 €/t au cours des huit premiers mois de la campagne de commercialisation.
Les prix de la betterave à sucre sont également nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Certains transformateurs de sucre avaient annoncé qu’ils ne seraient pas en mesure de garantir le prix minimum pour la prochaine récolte qui avait été convenue dans des contrats de deux à trois ans.
Prix stables à court terme
À court terme, toutefois, on peut s’attendre à une certaine stabilisation des prix mondiaux, car l’Inde a réagi aux bas prix en faisant des stocks de sucre, tandis que la Thaïlande et le Brésil acheminent davantage de canne à sucre vers la production d’éthanol.
Plantation du printemps retardée par la pluie et le froid
Les semis de la campagne de commercialisation du sucre 2018-2019 ont été retardés dans de nombreux pays européens en raison du temps humide et froid de mars. Bien que les conditions aient été plus favorables au cours des mois suivants, il est difficile de savoir si ce retard aura une incidence sur le rendement et la teneur en sucre de la betterave à sucre.
Les rendements 2017-2018 ont été exceptionnellement élevés, en particulier dans les principaux pays producteurs, et malgré la stabilité des surfaces, la production de betterave devrait être inférieure de 5 % dans la prochaine campagne de commercialisation. Dans l’UE, la production de sucre devrait être inférieure de 5 % à la production de cette année, soit 20,1 millions de tonnes, c’est-à-dire 14 % de plus que la moyenne des cinq dernières années.
Prix en hausse ?
En 2018-2019, la production mondiale de sucre devrait également être inférieure à celle de 2017-2018, ce qui pourrait alléger quelque peu la pression sur les prix mondiaux. Cependant, cela peut être contrebalancé par la libération des stocks de sucre indiens.
F.M.
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